Candidat Solitaire

2–3 minutes

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Quand j’ai commencé à travailler sur un premier album il y a quelques années, je ne savais à vrai dire pas faire de musique. Je n’avais jamais touché un instrument et seulement quelques fois effleuré des logiciels comme Fruity Loops ou Reason. J’avais fait un morceau, péniblement, pour la première compilation de Too Soon Tapes, mais j’en étais pas tellement satisfait et j’avais soif d’apprendre. Apprendre, c’est ça. En grand néophyte, j’ai l’impression d’être parti de zéro : comprendre comment marchent les logiciels, quelles sont les différentes manières de produire des sons, qu’est-ce que c’est le mixage, comment on apprend à avoir des oreilles. J’ai passé un temps monumental à cette activité non créative qu’est apprendre. Est-ce que j’avais une idée d’où j’allais et de ce que je voulais faire de ces compétences que j’étais en train d’acquérir ? Non.

Candidat Solitaire est donc à la base ça. Des esquisses sans finalité, des « études » pour se faire la main. Je me souviens de ma réflexion quand j’ai entamé le projet : je n’ai pas assez confiance en moi pour présenter un seul morceau. Sur la durée d’un album, au moins, il y a toujours quelque chose à sauver. Bref.

J’ai eu envie de faire de la musique, mais je ne savais pas laquelle. J’ai passé 20 années de ma vie à écouter et aimer des myriades de musiques, de tous genres, de toutes périodes et de tout tempérament. Sans préférence affirmée ou centre de gravité identifiable. Je pense que c’est ce qui définit cet album : un album de méthodologie électronique (synthés, sampleurs) qui ne sait pas d’où il vient ni où il va. Et qui cherche son chemin. Tous les morceaux sont partis de petites boucles hétérogènes, un peu bizarres ou déséquilibrées, qui se sont agrégées de proche en proche à d’autres pistes qui résonnaient avec, sans idée a priori de la forme qu’auraient les morceaux au final.

Achever Candidat Solitaire m’a pris du temps. Car après avoir tissé chaque morceau jusqu’à un terme, il m’a fallu les mettre bout à bout, les faire se rencontrer un minimum. Et donc les modifier jusqu’à ce qu’ils aient l’impression de faire quelque chose ensemble.

J’espère que cet aspect-là est réussi. En tout cas, j’ai le plaisir d’avoir réalisé un truc qui ne ressemble pas à grand-chose. C’est ma petite fierté.

L’album sort en cassette audio est digital le 22 septembre. Il sera disponible à l’écoute sur les plateformes les plus classiques. On peut l’écouter et l’acheter sur Bandcamp.

https://toosoontapes.bandcamp.com/album/music-for-moonbathing

Merci infiniment à Manon pour son enthousiasme et sa motivation (Manon sans qui je n’aurais peut-être jamais plongé dans le voyage sans retour de la composition). Merci à Max pour l’artwork qui correspond bien à l’idée que je me fais de cet album.